Aujourd’hui :
Mon travail actuel est un archivage du vivant. Je marche, relève les empreintes des végétaux sauvages autour de moi et par un procédé d’impression, léger et nomade, je réalise différentes épreuves, comme autant de témoignages de leur présence à un instant et à un endroit précis que je note soigneusement au dos. C’est à la croisée du scientifique et de l’artistique, puisqu’il y a recensement des espèces mais aussi déploiement de leur préciosité et beauté singulières.
Par le début et plus largement :
Après des études d’Arts Graphiques et d’Illustration à Marseille, j’ai été intervenante et médiatrice culturelle en Provence, responsable d’un centre documentaire/atelier d’imprimerie Freinet et jusqu’à aujourd’hui, je suis plasticienne et illustratrice. J’ai depuis quelques années installé mon atelier dans le Tarn près d’Albi. Ne concevant mon travail que dans une liberté totale de techniques et une indépendance vis à vis des tentatives de catégorisation, j’explore et sédimente différentes techniques selon mes besoins. Je cherche et fabrique beaucoup de mes outils et supports. Je me tiens loin des salons et des cadres académiques, et plus près, autant que je peux, de la vie dehors…
Ma contrainte propre est dans ma volonté de réunir le sujet et le matériau de sorte que l’un et l’autre se répondent. Je choisis les techniques pour valoriser ce dialogue, en cohérence avec le sujet traité.
J’aime penser et construire avec le vide, comme espace de silence, d’accueil, de respiration et de possibles. Ouvrir un espace de rencontre.
Et je souhaite donner un peu de visibilité à cette vérité pour moi, que tous les vivants sapiens et non sapiens, plantes, éléments, animaux, ou même matériaux, discutent ensemble.
Je crois que les rencontres, même celles qui pourraient paraître improbables, sont heureuses et pertinentes ; et souvent nous précèdent.
Ce dialogue et cette coexistence naturelle sont pour moi essentiels.
Ainsi, je peux travailler sur des rapports analogiques entre notre anatomie et le reste du monde comme le corail ou la méduse, ou sur les points d’appui que peuvent trouver les enfants chez les animaux. La possibilité de la rencontre avec l’autre, qu’il soit l’étranger, la voisine, le renard, l’orage, le marbre ou le plancton, est pour moi une source de joie et son existence m’est extrêmement précieuse. J’aime être en relation avec tous ces autres mondes.
